A Paris, les journalistes mobilisé·es pour leurs collègues gazaoui•es

Mercredi dernier, plus de 200 journalistes se sont rassemblés sur la place de la Bastille, à Paris, pour rendre hommage aux 250 journalistes palestiniens assassinés par l’armée israélienne depuis octobre 2023.

Depuis le 7 octobre 2023, plus de 250 journalistes et professionnels des médias palestiniens ont été tués par l’armée israélienne, selon la plateforme Stop Murdering Journalists. Depuis les attaques menées par le Hamas sur le territoire israélien le 7 octobre 2023 et l’intensification de la présence militaire israélienne en Palestine, occupée depuis 1949, les chiffres sont aussi effarants que difficile à obtenir concernant la population civile dans son ensemble : le ministère de la santé à Gaza estime à environ 60 000 le nombre de mort•es dans l’enclave, mais une étude de The Lancet publiée en janvier dernier avance que ce chiffre pourrait être d’environ 40 % supérieur.

Crédits photo : Anne Paq / Activestills. Reproduite avec son aimable autorisation.

Hôpitaux, écoles bombardés, aide alimentaire et humanitaire bloquée voire détruite, patrimoine, maisons, rues, villes bombardées : de plus en plus de voix, des organisations internationales notamment, s’élèvent pour qualifier la situation sur place de génocide.

La convention des nations unies sur le génocide de 1948 reconnaît 5 actes constitutifs du génocide : le meurtre de membres du groupe ; l’atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe ; la soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ; des mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe ; le transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe. Elle précise bien qu’il suffit qu’un seul de ces cinq actes soient commis pour qualifier un génocide. Ce qui va distinguer le génocide d’un autre crime de guerre, c’est l’intention de détruire. Et cette intention, elle peut s’observer de différentes manières.

Concernant Israël, un des éléments qui permet d’avancer que le pays est bien en train de commettre un génocide, au-delà du nombre effarant de morts en un an et demi, c’est, notamment, le sort qu’il réserve aux journalistes palestiniens.

Crédits photo : @sura__art__. Reproduite avec leur aimable autorisation.

Plus de 250 journalistes et professionnels des médias ont été tués par l’armée israélienne depuis le 7 octobre 2023. Dans l’histoire des conflits récents, personne n’a jamais vu ça. Et ce sort réservé aux journalistes, il n’est pas là pour rien. Si l’on nuit autant aux journalistes, c’est bien parce qu’ils rapportent des images que le gouvernement israélien refuse de montrer : des images de morts civiles massives et de destruction généralisée. Ces morts de journalistes témoignent de l’impunité avec laquelle Benjamin Netanyahou, premier ministre israélien visé par un mandat d’arrêt international, agit à l’encontre d’une population colonisée.

Crédits photo : @sura__art__. Reproduite avec leur aimable autorisation.

Et parce que ce sont les journalistes palestiniens qui nous donnent, au péril de leur vie, la possibilité de voir les massacres et d’en diffuser les images au plus grand nombre pour qu’elles puissent témoigner de l’horreur, qu’il fallait à tout prix leur rendre hommage et leur apporter notre soutien. C’est en sens qu’un rassemblement s’est tenu mercredi 17 avril à Paris, mais aussi à Marseille, à l’appel d’organisations et syndicats, mais aussi de sociétés de journalistes et de collectifs tels que Reporters Solidaires. Un rassemblement inédit dans sa forme, arrivé certainement bien tard, mais qui espérons-le, pourra ouvrir des brèches.

Nous, à l’Insurgée, on y était, on en a rapporté quelques images, on espère qu’elles vous intéresseront comme elles ont pu nous marquer.

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Crédits photo couverture : Anne Paq / Activestills. Reproduite avec son aimable autorisation.