L’Insurgée du 2 octobre 2024

Édito

Ça y est, enfin. Le nouveau gouvernement est là et, avec lui, une rentrée parlementaire qui s’annonce chargée. Les derniers outils institutionnels brandis par la France Insoumise semblent avoir échoué et le Nouveau Front Populaire se prépare à une situation similaire qu’à celle de 2022. Lucie Castets, de son côté, cherche du travail. Et peut-être une circo en cas de prochaine dissolution. Un ministre de l’économie se fait taper sur les doigts pour avoir dit que le RN (parti fondé par des anciens nazis, faut-il le rappeler) n’était pas un parti républicain, un ministre de l’Intérieur qui appelle à sortir de l’État de droit avant de – très légèrement – se contredire sous la pression… La rentrée est à peine arrivée qu’on voudrait déjà retourner en vacances. Allez, on prend un café, et on retourne à la bataille ! On aura bien besoin de forces pour les temps à venir, et rien de tel qu’une information libre et indépendante pour ça. Alors, n’hésitez pas à soutenir l’Insurgée ! 1, 3, 5, 20 … euros par mois, c’est vous qui choisissez ! Merci pour ça <3

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Louise Bihan

# Brèves en grève

– A Brest (Finistère), les salarié⸱es de l’Ehpad Delcourt-Ponchelet étaient en grève jeudi 12 septembre. « L’Établissement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), situé au cœur de Brest, dénonce des effectifs largement insuffisants pour s’occuper au quotidien des personnes âgées. La CFDT, présente sur place, revendique notamment une révision des effectifs, un remplacement 1 pour 1 de l’absentéisme et surtout commencer le temps de l’action, après celui du dialogue » (Ouest-France, abonnés). Nous avons à plusieurs reprises parlé des difficultés dans les Ehpad de France et des mouvements de grève qui les contestent. Ces difficultés qui ont notamment été mises en lumière à travers le cas Orpea révélé par le journaliste Victor Castanet en 2022. Depuis, les salarié⸱es continuent de se mobiliser car, au-delà d’Orpea, c’est tout un système qui est en profonde difficulté.

– En Guadeloupe, les salarié⸱es d’EDF-PEI (Production Électrique Insulaire) sont en grève depuis le 16 septembre pour exiger le respect de l’accord de fin de conflit signé en février 2023. Pour rappel, à cette période, une grève de 61 jours avait poussé EDF à allouer la somme de 560 000 euros « destinée au versement d’une indemnité globale forfaitaire et exceptionnelle » (Le Point). Au-delà de ces indemnités, les salarié⸱es dénonçaient le fait qu’EDF ne respecterait pas le Code du travail et n’assurerait pas les conditions de travail minimales prévues par la loi. Retour en 2024 : depuis fin août, les négociations entre les autorités locales, EDF-PEI et les salarié⸱es sont au point mort. La directrice d’EDF-PEI, Gaëlle Paygambar, a déclaré 17 septembre qu’une « indemnité de transport en moyenne de 1000 euros [sera] versée à chaque agent ». Les syndicats exigent un démenti. Depuis, la grève dure toujours, et les réunions de négociations s’enchainent. La grève a entraîné une coupure d’électricité pour 45 000 foyers à la date du 17 septembre. Reste donc aux responsables (EDF et les autorités locales) d’appliquer les accords…

– En Île-de-France, des salariés sans-papiers employés par la société de plomberie Hoad sont en grève depuis le 6 septembre. Ces travailleurs du bâtiment dénoncent un « travail au noir » qui, non seulement ne leur permet pas d’obtenir une régularisation, mais de surcroît les met face à une situation profondément précaire : licenciements arbitraires, salaires versés en retard, heures supplémentaires non rémunérées et congés payés inexistants… Depuis le 6 septembre, des piquets de grève sont organisés devant les chantiers de Green Power, en Seine-Saint-Denis et dans les Yvelines, les « donneurs d’ordre » non-officiels mais bien visibles. Les maîtres d’œuvres, eux, viennent de la Fédération française de rugby, pour ce qui concerne le chantier du stade Raoul-Montbrand, où se construit un « centre d’innovation des rugbys d’Île-de-France ». La société Green Power et la FFR récusent leur responsabilité, pour eux, Hoad n’est pas un sous-traitant de Green Power. En attendant, les grévistes continuent leur combat pour de meilleurs conditions de travail, soutenus par l’union locale CGT de Bezons. Les grévistes, en date du 26 septembre, n’ont toujours pas été reçus par leur direction.

– En Lot-et-Garonne, l’ensemble des personnels du Sdis 47 (pompiers) est en grève reconductible depuis le 23 septembre. L’intersyndicale (CFDT, SNSPP-Pats, SPP-PATS 47) dénonce dans un communiqué une « dégradation des secours dans le département, le manque évident de personnel et les conditions de travail dégradées, l’agressivité managériale utilisée au sein du Sdis 47, l’inégalité dans le traitement des carrières et le climat délétère que cela entraîne, la disparité d’application dans les primes et avantages sociaux, l’absence de dialogue social et de volonté d’évocation de la part de la gouvernance ». Les grévistes demandent à être reçus par la présidente du conseil départemental, Sophie Borderie, qui n’a toujours pas répondu aux sollicitations.

– A Grenoble (Isère), les salarié⸱es de Corys (une société d’ingénierie et de fournisseurs de simulateurs à destination du transport ferroviaire) sont en grève depuis le 19 septembre. « La première grève en quarante ans » selon Andréas, élu au CSE de Corys, rapporté par le Dauphiné. En cause : un projet de déménagement du site, qui fait craindre pour les conditions de travail des salarié⸱es de l’entreprise, qui dénoncent un « projet imposé » et une absence de concertation.

– A Paris, des salarié⸱es du Samu Social étaient en grève le 19 septembre dernier à l’appel de trois syndicats (CGT, CFDT, Sud). Les grévistes réclament une augmentation des salaries et le versement de la fameuse « prime Ségur », lancée à la suite des confinements dus à la crise du Covid. Les salarié⸱es grévistes dénoncent un « ras-le-bol général[…], les gens n’en peuvent plus ». Parmi les revendications, figurent l’augmentation de 10% des salaires, l’instauration d’un treizième mois et l’extension de la « prime Ségur » de 183 euros net mensuels « à tous les agents ». Selon la direction, 10% des agents étaient en grève jeudi. La directrice générale du Samu social de Paris, Vanessa Benoit, a appelé, elle, à « valoriser ces métiers » tout en s’en remettant aux financeurs principaux : l’État, l’Agence régionale de santé et la ville de Paris. Une journée de mobilisation nationale était prévue pour le 26 septembre. Dans le Vaucluse, les salarié⸱es se sont également mobilisé⸱es pour dénoncer le manque de moyens.

– En France, les laboratoires d’analyses médicales se sont « presque tous » mis en grève le 20 septembre dernier à l’appel de sept organisations représentatives du secteur public comme privé (SNMB, SDBIO, SNBH…). Un conflit les oppose à la CNAM (Assurance Maladie) qui a décidé de réduire les tarifs pour la prise en charge des examens médicaux. Pour la CNAM, cette baisse de tarifs s’explique par une hausse des prescriptions d’analyses sur les premiers mois de 2024 (+5,5%) afin de ne pas dépasser leur enveloppe budgétaire de 3,8 milliards d’euros prévue sur l’année 2024. Les laboratoires craignent que cette baisses tarifaire ait des conséquences pour les laboratoires les plus en difficulté et réclament une « réouverture des négociations ». De son côté, Thomas Fatôme, directeur général de l’Assurance maladie, affirme ne « pas enlever de l’argent aux biologistes » et que des négociations sont d’ors et déjà prévues pour début 2025. La crainte ne retombera sûrement pas, alors que selon l’urgentiste Christophe Prudhomme dans les colonnes de L’Humanité, le budget du ministère de la Santé serait amputé l’an prochain de 44 %.

– A Toulouse, les sages-femmes de la maternité de l’hôpital Paule de Viguier se mettaient en grève « illimitée », le 23 septembre dernier, pour réclamer des effectifs supplémentaires. Une première grève de 24 heures le 9 septembre dernier avait permis de mettre un premier coup de pression. Johanne Reynaud, sage-femme et représentante UNSA-Santé, dénonce dans les colonnes de la Dépêche : « Les réponses de la direction sont insatisfaisantes ».

– En Martinique, la mobilisation contre la vie chère continue. Ce mouvement, débuté depuis plusieurs années mais qui connaît une accélération depuis quelques semaines (et, avec elle, la répression de la puissance coloniale française). Après les chauffeurs de taxi et les petites commerçants, ce sont les routiers, chauffeurs de poids lourds, qui ont décidé de rejoindre le mouvement en lançant un appel à la grève dès le 24 septembre. Ainsi, plusieurs dizaines de routiers avaient ce jour-ci lancé une grande opération escargot dès 5 heures du matin à proximité de la préfecture. Les actions se poursuivent.

– A Lisieux (Calvados), les salariés de l’entreprise de transport de Kéolis sont en grève depuis le 16 septembre pour « dénoncer » la dégradation de leurs conditions de travail. On le lit chez France Bleu, « Un bras de fer qui dure avec leur direction et qui pénalise les usagers des bus dans l’agglomération de Lisieux. C’est la pagaille dans les transports en commun à Lisieux, et cela pourrait encore durer. Les conducteurs de bus du réseau Astrobus, par la voix de la CGT, ont appelé à la «grève illimitée » le 16 septembre pour dénoncer la « dégradation » de leurs conditions de travail. Dix jours plus tard, la mobilisation est toujours suivie à 80% d’après la CGT de Keolis à Lisieux. » (France Bleu)

– A Salindres (Gard), les salarié⸱es de la plateforme chimique Solvay se sont mis⸱es en grève le 25 septembre dernier à l’appel de la CGT, au lendemain de l’annonce par le groupe chimique belge de son intention de fermer ce site. « La CGT Solvay refuse d’accepter la fermeture de nos activités et la perte de plus de 68 emplois dans une région déjà en manque d’emplois », a déclaré le syndicat dans un communiqué. Solvay, dont le bénéfice net était de 588 millions d’euros en 2023 (contre 740 en 2022) a déclaré que ces suppressions d’emplois entrainerait une « provision » d’environ 50 millions d’euros. Dans son rapport d’activité 2023, le CEO de Solvay, Philippe Kehren, annonçait pourtant : « nous avons obtenu des résultats de grande qualité et je tiens à exprimer ma gratitude à tous les employés de Solvay pour cette réalisation ». Peut-être entendait-il par « exprimer ma gratitude » ce que nous pouvons parfois entendre en France par « remerciement » (= licenciement).

– A Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), les enseignant⸱es du lycée professionnel Louis-de-Foix se sont mis⸱es en grève ce jeudi 26 septembre pour dénoncer la « souffrance généralisée » au travail et un « management qui entraîne une situation de stress quotidien sur le lieu de travail ». La proviseure de l’établissement est clairement mise en cause. L’un des grévistes dénonce un « turn-over important » caractéristique des situations de souffrance au travail. Le directeur académique dénonce des allégations « sans éléments factuels » et parle d’un « petit noyau d’enseignants [qui entretiennent] des rumeurs depuis plusieurs années et qui nuit à l’établissement ».

– A Marseille (Bouches-du-Rhône), les salarié⸱es de l’entreprise Laser Propreté (sous-traitante de la régie marseillaise pour la gestion des déchets dans les transports) sont en grève. Ils et elles ont appris début septembre que l’entreprise allait être remplacée par un autre prestataire. Les salarié⸱es demandent des garanties et dénoncent un non-respect de la convention collective par Atalian, le nouveau prestataire. Atalian qui a annoncé refuser 45 salarié⸱es sur les 71 « éligibles au transfert ». La RATM (régie marseillaise) dénonce qu’il n’y ait pas de « service minimum » alors que les poubelles débordent dans le métro marseillais. Pour Kamel Djeffel, secrétaire national CAT Nettoyage et porte-parole des salariés de Laser Propreté, « l’insuffisance est à tous les niveaux, des entreprises entrantes et sortantes, et des donneurs d’ordres […] qui, en coulisses, œuvrent de manière à ce qu’on [les entreprises et les donneurs d’ordres, ndlr] puisse choisir les salariés qui seraient reprenables [sic] ou pas ». Et c’est ça que les salarié⸱es dénoncent en priorité. « La RATM a le don de bien choisir ses sociétés », lâchait Kamel Dieffel, ironiquement, au micro de BFMTV Marseille.

– En France, chez Ubisoft, un appel à la grève a été lancé par le Syndicat des Travailleurs du Jeu Vidéo pour les 15, 16 et 17 octobre prochain. En cause : le retour en présentiel de 3 jours par semaine annoncé par la direction française de l’entreprise. Le STJV demande à ce qu’un vrai accord négocié sur ces nouvelles modalités de travail soit mis en œuvre car, selon le syndicat, ces conditions de travail se solderaient par « la perte d’emploi de nos collègues, la désorganisation des productions et l’augmentation drastique des risques psychosociaux pour ceux qui restent ». Le syndicat réclame également des hausses de salaires pour compenser l’inflation, la fin de l’inégalité salariale de genre et une plus forte augmentation des bas salaires.

– A Besançon (Doubs), les agents municipaux sont appelés à se mettre en grève jusqu’au 11 octobre. En cause, un courrier de l’adjointe EELV à la transition écologique de la ville à l’adresse des habitant⸱es, les informant de vol de matériel municipal. Problème : l’adjointe, implicitement, impute ces vols aux deux équipes de jardiniers présentes dans les locaux rue de Trépillot. L’adjointe, ainsi, appelle les habitant⸱es à lui faire part de toutes « situations » dont ils et elles seraient « témoins ». C’en est trop pour l’intersyndicale qui appelle à la grève et exige des réactions de la part de la maire écologiste Anne Vignot. Celle-ci, lors d’un point presse, a admis que « ce courrier n’aurait jamais dû exister » tout en dénonçant une « manipulation politique » de la part de l’opposition.

# Focus – 1er octobre

Une journée de mobilisation « en demi-teinte », lit-on un peu partout. Une phrase dont on commence à avoir l’habitude tant l’épuisement généralisé (favorisé par le climat social ambiant et le discours droitisé des grands médias) pousse à la démobilisation, qui peut sembler aujourd’hui comme une évidence. Pour autant, ne nous leurrons pas, cette journée n’a pas ressemblé à autre chose qu’une journée de rentrée sociale classique. Des perturbations légères dans les transports, un taux de grève recensé à 6,08 % dans l’éducation nationale, quelques lycées bloqués, et 170 000 manifestant⸱es dans toute la France selon la CGT (chiffré rapporté à 95 000 selon le ministère de l’Intérieur, dans quelques 250 points de manifestations en France). Une rentrée sociale qui tombait cependant à pic car, le jour même, le nouveau premier ministre Michel Barnier faisait son discours de politique générale (DPG) devant l’Assemblée Nationale. Un discours où tout était à sa place, rien n’était inattendu, et où personne n’a été particulièrement bousculé (enfin, pas plus qu’attendu). Seul fait notable dans ce discours : personne n’a applaudi Michel Barnier lorsqu’il est monté à la tribune, signe du soutien fragile que les macronistes, la droite et l’extrême-droite apportent à son gouvernement.

Mais revenons à nos moutons (sans mauvais jeu de mots). S’il n’y a pas grand-chose de bien neuf à annoncer sur cette journée, cette mobilisation pousse à la réflexion. Nous en avons déjà parlé dans l’Insurgée, des voix s’élèvent de plus en plus fort pour dénoncer la stratégie syndicale des grandes journées saute-moutons (je vous avais dis qu’il n’y aurait pas de mauvais jeux de mots), des grands coups d’éclat qui n’en sont pas (on se souvient d’à quel point la journée du 7 mars 2023 contre la réforme des retraites et ses appels à « bloquer le pays » n’ont pas eu le succès espéré, malgré d’importantes manifestations). Évidemment, dès l’annonce de cette journée d’action pendant l’été, ces voix se sont particulièrement faites entendre : « c’est trop loin », « pourquoi pas en juin pendant qu’on y est »…

Vous vous en doutez, il a beaucoup été question de ces critiques en cette journée du 1er octobre. Par exemple, tous juste rentrés de manifestation, des militants de l’organisation Révolution Permanente – habituée aux critiques des stratégies syndicales et dont nous avons déjà interviewé un des militants, Christian Porta, en septembre dernier dans la matinale – ont déclaré sur leur site : «Alors que le gouvernement compte bien mener une cure austéritaire de choc, la direction de la CGT doit tirer les bilans et rompre avec une stratégie de « pression » qui mène droit dans le mur ». Ils ne sont bien entendu pas les seuls.

Et c’est vrai que le paradoxe ainsi demeurait. Comment, face à une colère sociale de plus en plus grande, les mobilisations nationales peinent autant à prendre ? Il est en réalité assez facile de répondre à cette question : depuis 2005 et l’abandon du Contrat Première Embauche, aucune journée nationale de mobilisation syndicale n’a fait plier le gouvernement. En près de 20 ans, si les syndicats ont arraché beaucoup de (très belles) victoires localement, aucune mobilisation nationale n’a fait reculer le gouvernement. Là où la bourgeoisie se radicalise, au lieu des coups d’éclats mensuels, une stratégie basée sur le soutien actif, et dans la durée, aux grèves locales (par le renforcement, notamment, des unions locales et départementales) pourrait, elle, fonctionner. De nombreux exemples nous parviennent : Vertbaudet, Emmaüs (dans le Nord), Neuhauser, ou encore dans de nombreux hôtels où les mouvements de sans-papiers embauchés par des sous-traitants ont obligé les directions à se plier aux revendications, menant à des régularisations à la clef. La liste est longue…

La France lutte, tous les jours. Il s’agit de ne pas fermer les yeux sur ce qu’il s’y passe, et l’Insurgée est là pour ça. Il s’agit de ne pas désespérer, de ne rien laisser à l’évidence, et de ne jamais cesser de construire du collectif. Et, en cela, il s’agit de rendre hommage à tout un travail de terrain quotidien, syndical, politique, associatif, qui rend tant de choses possible.

# Derniers entretiens Twitch

L’Insurgée, c’est une infolettre, mais c’est aussi une matinale et un site ! Voici ce que vous avez manqué depuis la dernière infolettre :

– Une interview de l’anthropologue et journaliste Mathieu Burgalassi, spécialiste de l’extrême-droite et du survivalisme. A retrouver sur notre site !

– Une interview de Khadija Jebrani, directrice administrative du Média. On a parlé de leur recours au Conseil d’État concernant l’ARCOM et l’importance pour les médias de gauche et progressistes d’aller « conquérir » les médiums traditionnels comme la télévision et la radio. A retrouver sur Youtube, et bientôt sur notre site !

– Un reportage au Secours Populaire de Lomme : Une enquête pour « abus de confiance » ouverte et un collectif de salarié·es mobilisé·es : le Secours Populaire de Lomme dans la tourmente.

– Un entretien avec Charbel Chaaya, élève-avocat au Liban qui nous a fait un point sur la situation là-bas, depuis l’attentat aux bipeurs piégés mené par Israël et les bombardements incessants qui s’en suivent. A retrouver sur Youtube et bientôt sur notre site !

– A Hénin-Beaumont, les artistes se mobilisent pour « l’indépendance » de la culture. Un reportage à retrouver sur notre site !

# Agenda

– Le 9 octobre à 18h, nous recevrons sur Twitch Flore, coordinatrice à l’Auberge des Migrants à Calais, qui viendra nous raconter les conditions de vies des exilés sur la côté et comment les associations leur viennent en aide malgré une politique française, anglaise, et européenne de plus en plus xénophobe et violente à l’égard des exilés. Rendez-vous sur twitch.tv/louisebhn ! (pas besoin de compte pour suivre le live)

– Le 5 octobre à 14h30, l’association Nous Toutes appelle à un rassemblement sur la place de la République de Lille en soutien à Gisèle Pélicot, cette femme sédatée par son mari et violée par des dizaines d’inconnus pendant des années, dont leur procès se tient ces dernières semaines au tribunal d’Aubagne.

– Le 18 octobre à 20h, le film « Fedayin, le combat de Georges Abdallah » sera projeté au cinéma l’Univers (16, rue Georges Danton à Lille). La projection de ce film sera suivie d’une discussion avec le sociologue et militant Saïd Bouamama à propos de ce militant communiste libanais emprisonné en France depuis 40 ans, faisant de lui le plus vieux prisonnier politique de France.

– Le 19 octobre, à 15h, rendez-vous donné sur la place de la République à Lille pour une manifestation en hommage aux « centaines de victimes algériennes du massacre colonial » du 17 octobre 1961. Une manifestation à l’appel du Comité des Sans-Papiers et de nombreuses autres organisations.

– Le 19 octobre, toujours à 15h, une rencontre proposée par l’association Survie Nord aura lieu au café Les Sarrazins (52, rue des Sarrazins à Lille) autour du livre « Comores : une histoire coloniale » de Rémi Carayol et Riwaidi Saïdi.

# Poésie

«  […]

Nous que rien ne retient, nous, artistes qu’enivre

L’Idéal qu’ardemment poursuit notre désir,

Du moins nous n’aurons point la douleur de survivre

Au monde où nous avions espéré le saisir.

Nous serons les premiers que les vents et que l’onde

Emporteront brisés en balayant nos bords.

Dans les gouffres ouverts d’une mer furibonde,

N’ayant pu les sauver, nous suivrons nos trésors.

Après tout, quand viendra l’heure horrible et fatale,

En plein déchaînement d’aveugles appétits,

Sous ces flots gros de haine et de rage brutale,

Les moins à plaindre encore seront les engloutis. »

Louise Ackermann

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