« Autorisé aux chiens, interdit aux arabes ». On aurait pu croire cette phrase venu tout droit d’un mauvais film mais c’est bien ce qu’on pu lire les habitant-es de Pecquencourt, dans le Nord, le 8 juillet dernier. Cet affreux message, inscrit sur une pancarte clouée à un arbre, a profondément choqué la municipalité qui a retiré l’affiche et a déposé plainte dans la foulée. C’est Youssef Belhadri, conseiller municipal de cette commune de 6000 habitant-es, qui a découvert la pancarte : « Il y a quelques jours, une pancarte raciste a été retrouvée accrochée à un arbre. Ce n’est pas juste une provocation, c’est une honte, une attaque directe contre les habitant-es« .
C’est pour conjurer la honte, et ne rien laisser passer, que plusieurs élus, des associations, des partis politiques, se sont joints à l’appel du MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples) ce Samedi 19 juillet. Un appel à se rassembler sur la rue des Résistants, sur le lieu même où l’affiche a été découverte. Pour Tahina Botton, présidente du MRAP de la métropole lilloise, ce rassemblement n’est qu’une étape. « Le message de la pancarte est hyper violent, ça a été vécu très violemment par les habitants qui pensaient que le racisme n’existait pas à Pecquencourt puisqu’ont toujours eu l’habitude de vivre ensemble dans une harmonie somme toute assez parfaite. Le but de ce premier rassemblement est de marquer une action de solidarité envers les habitant-es et de marquer une première étape vers des interventions pour déconstruire les questions autour du racisme, et du racisme intériorisé.«
200 personnes ont répondu à l’appel. Selon François Cresta, 1er adjoint de la ville, l’enquête est toujours en cours pour identifier l’auteur de l’affiche.

Photo de couverture : Louise Bihan